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Maternité et culpabilité : arrêter de se comparer aux autres

  • solvou
  • 1 juin 2022
  • 3 min de lecture

Lorsque nous devenons maman, la responsabilité est telle que nous en venons souvent à douter.

Rien de plus naturel et de plus humain alors : une telle responsabilité – de surcroît vitale (la vie et le bien-être de nos enfants reposent sur nous, et sur personne d’autre) – nous pousse naturellement (car nous ne sommes pas des sociopathes dotés d’un sentiment de toute-puissance et d’invincibilité) à nous questionner : mais comment vais-je faire ? Est-ce que je fais bien ? Je pense que je n’ai pas bien réagi. Pourquoi est-ce que je n’y arrive pas ? Pourquoi mon bébé pleure-t-il ? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à gérer mon enfant ? Pourquoi est-ce qu’il ne mange pas ? Pourquoi est-ce qu’il ne dort pas ? Autant de questions qui plongent la jeune maman dans un profond désarroi.

Tout d’abord, si vous en venez à culpabiliser et à vous remettre souvent en question, sachez que c’est une réaction normale, et même utile et constructive. L’important est de le faire à bon escient, et pas tout le temps.

Comment ? En premier lieu, cessez de vous comparer aux autres parents. À notre époque, il est vrai, ce n’est pas facile : à l’ère des réseaux sociaux, ô combien puissants, notre vie intime est jetée en pâture, chacun exhibe son petit monde, et nous assistons, à travers les médias notamment, à une sacralisation d’une certaine parentalité. Les diktats planent un peu partout au-dessus de nos pauvres têtes déjà surchargées : il ne faut pas crier, ne pas donner de fessée, il faut manger sain, allaiter, pratiquer une éducation bienveillante et j’en passe… C’est pour ces raisons que j’en veux à notre génération, cette génération culpabilisante et moralisante, qui exige des parents qu’ils soient parfaits.

Ensuite, ayez conscience de ceci : il n’y a pas de règles. Chaque enfant est différent : il a ses faiblesses, ses points forts, ses besoins. Ce qu’on oublie également trop souvent de dire à l’heure actuelle, c’est que chaque parent est, lui aussi, unique : il a ses faiblesses, ses points forts, ses besoins. Pourquoi être indulgent avec l’enfant, et cesser de l’être quand cet enfant n’en est plus un ? Il s’agit pourtant du même être humain, il a grandi, il a mûri certes, mais il est le même, avec ses forces et ses faiblesses.

Enfin, il n’y a pas une façon de faire universelle, qui fonctionnerait avec tous les enfants. Je me souviens d’une amie qui me confiait, dépitée :

« Tu sais, avec moi, le coin ça ne marche absolument pas. Hippolyte prend ça pour un jeu, il ne cesse de quitter le coin ou de jouer. Cela ne représente pas une « correction » à ses yeux, mais un prétexte à prendre la fuite, à échapper à mon regard et à mon autorité. »

Elle persistait à mettre son fils au coin, car elle pensait que c’était la meilleure des solutions.


Anne a six ans, et fait toujours pipi au lit la nuit. Ses parents persistaient à lui retirer la couche tous les soirs. Or, l’envie d’uriner ne la réveillait en aucun cas, et ses parents se retrouvaient à laver ses draps trois fois par semaine. Sa mère recourait à d’innombrables techniques pour cesser ces douches nocturnes. Elle lui interdisait par exemple de boire après dix-neuf heures. Rien n’y faisait, Anne continuait à faire pipi la nuit. Un beau jour, ses parents ont confié leur problème au pédiatre, qui leur a déclaré :

« Oh mon Dieu, remettez-lui des couches, malheureux ! Vous allez vous retrouver à laver ses draps tous les jours ! La propreté nocturne est très variable d’un enfant à un autre ! Il y a des enfants qui ont un sommeil de plomb et dont l’envie d’uriner n’agit que très tardivement sur le cerveau ! »

La mère d’Anne est repartie rassurée : sa fille n’était donc pas « pas normale » ou « en retard ». Elle lui a remis des couches la nuit et a arrêté les lessives.


Maintenant, détendez-vous, et faites avec vos armes, et avec celles de votre enfant, pas avec les armes de votre copine, de votre belle-mère, de votre mère, pas avec celles de votre idéal, de l’enfant d’à côté, simplement avec les vôtres, et avec celles de votre enfant. Alors tout ira bien.

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